Un jour, une inspiration fugace, un écrit : Déconfinement.

Publié le par Isabelle Renée Chevalier

Un jour, une inspiration fugace, un écrit : Déconfinement.

Déconfinement.

 

 

Nous l’attendions ce déconfinement. Nous avions hâte, si hâte.

Je devrais l’apprécier, le savourer mais voilà…

 

La liberté n’est pas revenue, loin de là. Physiquement, je peux bouger plus mais moralement je suis toujours prisonnière du virus.

Où est la liberté quand l’ennemi  invisible me guette ?

Si le virus m’attrape et me tue. Bon. Ce ne serait pas top mais contre le destin que peut-on ? Si j’ai le temps d’avoir une pensée avant de sombrer dans la coma artificiel ou naturel, ce sera pour les miens et surtout pour mes enfants que je risquerais de quitter trop tôt .

Si le virus m’attrape et m’amoindrie. Ce serait rageant avec toutes les précautions que je prends.

Si le virus m’attrape, que je contamine quelqu’un qui succombe à la maladie, je ne pourrais pas me le pardonner.

C’est un dur poids qui pèse sur mes épaules mais, sans aucun doute,  je ne suis pas la seule à ressentir cela.

 

Limiter mes contacts, voir toujours les même personnes, choisir lesquelles, cela ouvre une grande porte vers un vide habité de silence.

Mais, cela suffira t’il ?

 

J’aime la mer, la plage et nager.

Partir cette année ? Je n’en ai pas envie sans un esprit libéré de toutes craintes.

Arpenter la maison et le jardin de long en large est sans danger. Je dois inventer un nouveau monde.

 

Ma pelouse devient une plage douce et chaude quand le soleil est généreux. J’aime ressentir la caresse de ses rayons. Si sa chaleur est trop intense, elle me pousse à l’ombre sous un feuillage bruissant au milieu des chants d’oiseaux.

Cette plage est sans mer mais le ciel souvent bleu est le même. Les nuages duveteux ne peuvent-ils pas remplacer les frisottis blancs des vagues ? Il suffirait alors que j’écoute un enregistrement de ces murmures pour partir ailleurs, vers un de ces "avant" en vacances.

 

Si j’ai envie de m’immerger, je remplis ma baignoire de sels parfumés.

Imaginer les vacances passées, me plonger dans des souvenirs heureux, me remémorer les cris des mouettes, les froissement des vagues, les rires des enfants. Me détendre, méditer, me délecter de ce que je n’ai sans doute pas su savourer à sa juste valeur.

 

Ha ! Comme j’aimerais retrouver les plaisirs des petits restos que mes pas atteignaient sans se presser, les saveurs des produits de la mer, l’ambiance détendue de ses moments simples en compagnie de l’homme que j’aime.

 

Cela ne sera pas pour cette année mais je sais qu’il reste l’essentiel : Le bonheur d’un repas partagé à deux.

 

 

Le 14 juin 2020.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Textes illustrés.

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